Pose de la 1ère pierre du seuil de Kourouba: La concrétisation d’une ambition présidentielle
Le ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, a procédé, le jeudi 2 juin, à la pose de la première pierre du seuil de Kourouma, un ambitieux programme de 12,5 milliards FCFA du Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA.
La cérémonie s’est déroulée sur les berges du fleuve Sankarani à Kourouba, cercle de Kati, en présence des autorités administratives de la région de Koulikoro ; des autorités communales et traditionnelles de la commune rurale de Kourouba ; des cadres du programme PDI-BS et d’une importance délégation du ministère de l’Agriculture et de ses services rattachés. Dans leurs interventions, le chef du village de Kourouba, Moussadjan KONATE et le maire Issa KONATE, ont salué les autorités du pays pour la réalisation de cet important programme dans leur localité. Selon eux, la réalisation de ce programme leur permettra de faire deux campagnes agricoles par an tout en leur donnant la possibilité de faire des cultures diversifiées. Aussi, ont-ils soulignés avec satisfaction, le programme permettra le désenclavement des deux rives du Sankarani ; facilitera l’écoulement des produits agricoles vers les centres urbains ; et favorisera l’électrification rurale de la localité.
Un programme financé à 100% par la BAD. Selon le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Macki DJOUM, le barrage-seuil de Kourouba s’inscrit dans le cadre du (PDI-BS) Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué dont le coût est estimé à 110,710 milliards de FCFA. Aussi, a-t-il précisé, une des composantes essentielles dudit programme est le développement des infrastructures de production avec notamment la construction du seuil de Kourouba et de ses ouvrages connexes dont la consolidation des infrastructures du PAPIM, des pistes et ouvrages d’irrigation de 915 ha en maitrise totale.
Par ailleurs, le représentant de la BAD a fait savoir que leur institution est au rendez-vous de l’histoire du développement des infrastructures hydro agricoles de notre pays. Pour preuve, il a cité entre autres le barrage de Sélingué, financé pour près de 60 milliards de FCFA et inauguré en 1982 ; le seuil de Talo, financé à hauteur de 20,5 milliards de FCFA et inauguré en 2007 ; le Seuil de Djénné dont les travaux ont été lancés en septembre 2011 pour un coût de 19,5 milliards FCFA et le financement de la construction du tout nouveau seuil de Kourouba à hauteur de 12,5 milliards FCFA.
Le seuil de Kourouba, d’un coût de 12,5 milliards FCFA, a fait savoir M. DJOUM, est financé dans le cadre du PDI-BS par son institution financière à 100%. Ce seuil, a-t-il expliqué, a pour mission essentielle de rétablir les conditions de débordement par le rehaussement du plan d’eau de la rivière Sankarani. Un programme dont la conception a prévu la mise en place ultérieure d’une mini centrale hydroélectrique avec la possibilité de sécuriser l’irrigation en toute saison de 5 000 ha supplémentaires.
« À la Banque africaine de développement, nous avons compris que l’avenir du Mali réside dans le développement rural. Les exemples cités constituent l’importance que le gouvernement accorde au développement rural de manière générale. Ils constituent aussi la preuve que les interventions de la Banque africaine de développement au Mali sont alignées sur la stratégie du pays ainsi que les orientations du gouvernement pour faire de l’irrigation un moteur de croissance de l’économie malienne », a félicité le représentant de la BAD.
Par ailleurs, M. Macki DJOUM a souligné que ce n’est pas un hasard si près de 60% des projets de la BAD, depuis le début de ses interventions dans notre pays, sont dans le secteur du développement rural. Il a informé que le portefeuille actuel de la BAD au Mali s’élève à environ 272,3 milliards de FCFA pour 16 opérations. Et que le secteur agricole occupe la première place en investissements approuvés avec près de 123 milliards FCFA, soit environ 45% du montant total pour cinq opérations actuellement en activités. La concrétisation d’une ambition du Président IBK. Quant au ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, il a fait savoir que le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, sous son mandat, a placé l’Agriculture irriguée et la mécanisation agricole comme vecteur principal de décollage économique du Mali avec l’aménagement à l’horizon 2018 de 100 000 hectares de terres pour soustraire le secteur agricole de la péjoration du climat. Et que le présent programme rentre dans le cadre de la réalisation de cette ambition présidentielle.
Selon le ministre, le PDI-BS a été initié par les autorités maliennes en vue de faire face aux effets des changements climatiques, et faire de la lutte contre la pauvreté une réalité dans la zone d’intervention du programme en augmentant les productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles sur une base durable dans les zones de Sélingué, Bla, San et de Djénné.
M. DENON a exprimé sa satisfaction face aux activités du programme dans la zone de Sélingué qui verra très bientôt la concrétisation de la construction d’un seuil agricole à Kourouba sur le Sankarani et le renforcement des acquis du périmètre en maitrise total de l’eau de Maninkoura dans le cercle de Kangaba sur 1 094 hectares et la possibilité d’extension des superficies aménagées avec un potentiel de 5 000 nouveaux hectares identifiés. Un programme qui touchera directement près de 12 000 exploitations soit environ 130 000 personnes dont la plupart sont des jeunes et des femmes ruraux.
« De part la pertinence de ses objectifs, le projet seuil de Kourouba a suscité d’immenses espoirs non seulement pour les populations riveraines du Sankarani mais aussi et surtout pour les structures d’encadrement, notamment l’Office de développement rural de Sélingué et l’Office de la haute vallée du Niger. Au plan socioéconomique, l’impact du seuil de Kourouba se traduira par la réduction de l’exode rural, la création d’emplois au niveau local et le renforcement des capacités des couches socioprofessionnelles des différents secteurs du développement », s’est réjoui le ministre de l’Agriculture.
Il a mentionné que ce nouveau seuil agricole aura comme fonction principale de rehausser le plan d’eau du Sankarani, de garantir la mise en eau des plaines aménagées et de sécuriser les récoltes et les revenues des populations. Aussi, dit-il, il constituera un dispositif stratégique pour la régulation des cours du Sankarani pour la relance de la production et de la productivité des systèmes agro-sylvo pastoral et halieutique dans la zone.
En même temps, il permettra d’accroitre, à moyen terme, les superficies irriguées sur 5 000 hectares en amont et en aval du barrage de Sélingué.
« Ce seuil présente également un facteur de développement socioéconomique avec le désenclavement des deux rives du Sankarani au niveau de Kourouba en toute saison et assurera la production hydroélectrique pour le fonctionnement de la station de pompage du périmètre de Maninkoura et l’éclairage rural », a expliqué le ministre DENON.
Le ministre a saisi l’occasion pour rendre hommage, au nom du Président de la République, à l’ensemble des partenaires techniques et financiers, particulièrement la BAD, pour ses efforts toujours soutenus dans le cadre d’un partenariat fécond avec notre pays.
En conclusion, il a appelé l’entreprise en charge de la réalisation des travaux à respecter le délai contractuel qui est de 24 mois tout en invitant le bureau de contrôle à veuillez à la bonne exécution des travaux.
PAR
MODIBO KONE
ENVOYE SPECIAL