Office du périmètre irrigué de Baguinéda : LE RIZ DE CONTRE-SAISON POUR ENTAMER SEREINEMENT LA CAMPAGNE

L’hivernage est en train de s’installer dans le pays. Par endroits, des quantités importantes de précipitations sont enregistrées, ce qui présage un début précoce de la saison des pluies. Il y a une dizaine de jours, la capitale Bamako a été abondamment arrosée et l’eau de ruissellement a causé des dégâts matériels importants et des pertes en vies humaines. Cette situation corrobore bien les prévisions saisonnières de Mali-Météo qui prédisaient cette année des variabilités de cumuls pluviométriques. Aussi, la période de mai-juin-juillet sera proche de la normale dans l’ensemble du pays, exceptées les parties nord des régions de Kayes, Koulikoro, où elle sera déficitaire à tendance normale.
Le périmètre irrigué de Baguinéda fait partie de la région de Koulikoro. Sur les terres de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB), les paysans (pour ceux qui se sont engagés) s’affairent à boucler leurs cultures de contre-saison de riz. La campagne de contre-saison bat son plein. Les cultures sont au stade d’épiaison-maturation, selon le constat général fait par notre équipe qui s’est rendue, jeudi dernier, sur le périmètre pour constater l’état des activités. « La campagne agricole 2019-2020 s’annonce prometteuse et l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) est déjà prêt », a déclaré le directeur par intérim de la structure, Mamadou Togola lors de sa visite dans les champs rizicoles.
L’OPIB s’est fixé comme objectif principal d’améliorer et de sécuriser la production agricole. C’est dans ce cadre que plusieurs activités sont menées par la structure pour l’amélioration du rendement des producteurs agricoles de la zone. Au cours de la saison hivernale, les activités de production ont porté sur les céréales et les légumineuses (arachide et niébé) et pendant la contre-saison, les producteurs sont surtout intéressés par le maraîchage avec en moyenne 1600 hectares d’emblavure toutes spéculations confondues.
Les champs visités témoignent suffisamment de l’efficacité des méthodes utilisées pendant la contre-saison dans la zone de l’OPIB. Dans le champ de Dramane Diallo et dans beaucoup d’autres, la méthode de culture utilisée est le système de riziculture intensif (SRI). Ce système, selon le directeur intérimaire, permet de booster la production, d’augmenter la production et d’économiser l’eau. Il est utilisé par les producteurs uniquement pendant la saison sèche. Il a déjà produit des résultats à hauteur de souhait. Les propriétaires des champs utilisant ce système ont témoigné de leur satisfaction et le constat laisse apercevoir la réussite. Selon Dramane Diallo, ce système lui a permis de faire deux campagnes de contre-saison avec un bon rendement. Il a d’abord produit du maïs en premier lieu avant de semer le riz sur la même parcelle avant l’hivernage. Il envisage de récolter rapidement avant de préparer la parcelle sur une surface plus élargie cette fois pour la saison hivernale qui démarre. Si le premier champ attend la maturation définitive pour être récolté, tel n’est plus le cas chez un de ses voisins. En effet, à quelques pas, au niveau de la parcelle de Nouhoum Kanté, l’heure était au battage du riz récolté sur une superficie de 0,37 hectare.
Le système de riziculture intensive (SRI) a beaucoup réussi grâce à l’engagement des dirigeants de l’OPIB. Le chef de division conseil et promotion des filières agricoles, Adama Daou, a souligné aussi que grâce au SRI, les producteurs de contre-saison arrivent à augmenter leur rendement. D’ailleurs à l’OPIB, une coopérative dénommée « SRI Waati sera » a été créée pour veiller à la promotion de ce système qui améliore la productivité. Concernant la campagne agricole 2019-2020, elle intervient dans un contexte de sauvegarde des acquis, de la poursuite des actions, du renforcement des capacités de l’encadrement, de l’intensification des principales cultures dans le périmètre. L’objectif recherché pour cette campagne agricole 2019-2020 est de produire à terme 25.153 tonnes de céréales, dont 18.341 tonnes de riz paddy, 6.574 tonnes de maïs et 238 tonnes de mil/sorgho.

Anne-Marie KEÏTA

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