filière pêche aquacole

FILIERES PECHE ET AQUACULTURE

 Programme d’investissement pour la filière pêche/aquaculture

 Bassins de production, potentialités et contraintes

 Le Mali représente un cas spécifique dans le développement de l’aquaculture en Afrique sub saharienne avec un réseau hydrographique de l’ordre de 4 500 km, d’eau de qualité et de la température de 25 à 30°C en moyenne annuelle.

La pêche est pratiquée dans toutes les régions du pays excepté celle de Kidal. Elle s'exerce sur tous les cours d'eau du territoire national: fleuves, lacs, mares, etc. Il existe cependant trois principales zones de production : le Delta Central du Niger, le Lac de Sélingué et le Lac de Manantali.

En ce qui concerne l’aquaculture, tous les plans d’eau et tous les aménagements hydro agricoles se prêtent à sa promotion et à sa pratique. Aussi, la mise en oeuvre de programmes d’aménagement des pêcheries permettra d’instaurer des pratiques garantissant une exploitation durable des ressources halieutiques.

Le développement de l’aquaculture peut à terme constituer un élément de réduction des effets néfastes des aléas climatiques et de gestion rationnelle de l’écosystème (intégration agriculture/élevage).

En zone office du Niger, dans les élevages « familiaux » conduits sur une superficie de 1 à 3 ares dont l’objectif est l’amélioration de l’apport en protéine, il est obtenu un rendement de 30 à 50 kg/are par an. Cette production était au dessus de la moyenne africaine. Dans les étangs aménagés loin du fleuve et dans les villages isolés, un apport de 150 à 300 Kg de poisson est très important.

Par ailleurs, l’existence d’espèces locales telles que le silure (Clarias sp.) et l’Oreochromis niloticus (carpe) très appréciées par la population et qui se vendent facilement sur le marché. La disponibilité des sous produits agricoles dans les zones prioritaires est aussi un atout non négligeable.

L’approvisionnement en alevins peut trouver un début de solution avec la reprise de la station piscicole de Molodo, l’installation d’une écloserie à Sélingué et les perspectives d’installation de pisciculteurs privés.

Les principaux acquis du développement de la filière pêche sont (i) l’existence d’un cadre institutionnel (Ministère de l’Elevage et de Pêche, Direction Nationale de la Pêche et ses démembrements), (ii) l’existence d’orientations de la politique de développement de la pêche sont inscrites dans le Schéma Directeur de développement de la pêche et de la pisciculture, adopté par le Gouvernement malien en 1997 et actualisé en 2006, (iii) l’organisation du circuit de commercialisation du poisson pour la satisfaction de la demande intérieure, (iv) la possibilité pratique et technique de faire l’aquaculture démontrée et l’intérêt des populations rurales pour cette technologie.

La filière pêche occupe une place prépondérante dans l'économie nationale sur les plans de la sécurité alimentaire, de la création d'emplois et de la participation à la richesse nationale. Sa contribution à l’approvisionnement des populations en poisson (consommation annuelle moyenne de 10,5 Kg/an/hab.) et à la création d’emploi (environ 500.000 emplois dont 73 000 pêcheurs) est importante.

La production annuelle est passée de 95 000 tonnes en 2006, à 103 000 tonnes en 2007, 132 000 tonnes en 2008 et 169 000 tonnes en 2009. Les exportations de poisson a été de 21 tonnes en 2005, 199 tonnes en 2006, 1250 tonnes en 2007, 1321 tonnes en 2008 et 22 604 tonnes de poisson frais en 2009, 1 353 tonnes de poissons fumés et 1320 tonnes de poissons séchés. Cette évolution de la production annuelle et des exportations est essentiellement due à l’amélioration de l’outil de collecte des informations qu’à une augmentation des quantités pêchées.

La valeur de la production 2009 au prix moyen au producteur 750 F CFA est de 126,750 milliards de francs de francs CFA.

La valeur des exportations est estimée à 52 milliards de francs CFA (2000 F CFA/kg de frais et 2500 F CFA/kg de transformé).

Face à l’amenuisement progressif des ressources halieutiques, conséquences de la précarité des aléas climatiques, le développement de l’aquaculture et l’aménagement des pêcheries sont aujourd’hui des stratégies de production pour la satisfaction des besoins des populations en protéines animales et d’inverser la tendance à la baisse des pêches de captures.

Les professionnels sont organisés en associations, coopératives et fédérations. Ces organisations sont aussi très actives au sein des Chambres d’Agriculture du Mali.

L’insuffisance des infrastructures d’accueil modernes de débarquement, de conditionnement, de conservation et de stockage, entraîne de nombreuses pertes après capture (physiques 4% et pertes de qualité 17% pour le poisson frais).

Les difficultés d’approvisionnement en intrants (alevins, aliments, équipements) et l’enclavement de certaines zones renforcent les mauvaises conditions de vie des communautés de pêcheurs.

Avec l’appui de divers partenaires (Banque Mondiale, BADEA, BAD, USAID, Coopération Allemande, la Coopération Suisse, la Coopération Danoise, Lux Développement, la Coopération Technique Belge, etc.) plusieurs programmes et projets ont été mis en oeuvre.

Les expériences d’empoissonnement et d’aménagement des mares, les résultats des activités de promotion de la pisciculture et de la rizipisciculture, l’expérience de réalisation d’enquêtes cadre en vue de l’élaboration de plan de gestion des pêcheries sont assez concluantes pour envisager leur diffusion à une plus grande échelle.

Par ailleurs, le rythme de développement de l’aquaculture est resté très modeste bien que des efforts considérables sont à l’heure actuelle déployés par le département de tutelle qui estime que cette production permet d’accroître les productions halieutiques et aquacoles, réduire la surexploitation des pêcheries traditionnelles et contribuer à la création d’emplois chez les jeunes et valoriser les activités des femmes.

La pêche et l’aquaculture ne bénéficient que de très peu d’investissement (0,4%). L’insuffisance des infrastructures de base modernes de débarquement et de conditionnement entraîne de nombreuses pertes post capture. Les difficultés d’approvisionnement en intrants et l’enclavement de certaines zones renforcent les mauvaises conditions de vie des communautés de pêcheurs. La non maitrise des techniques de l’aquaculture consistent une contrainte majeure au développement de cette initiative.

 

Voir aussi........

Informations supplémentaires