filière bétail

FILIERES BETAIL VIANDE ET BETAIL LAIT

 Programme d’investissement pour les filières bétail/viande et lait

 Potentialités et contraintes

Au Mali, la pratique de l’élevage concerne au moins 80 % de la population rurale et constitue la principale source de revenus pour plus de 30 % de la population. L’effectif du cheptel est parmi les plus importants d’Afrique avec plus de 8,8 millions de bovins, 11,3 millions d'ovins, 15,7 millions de caprins soit au total 27 millions de petits ruminants, 880 milles camelins, et 33 millions de volailles (DNPIA, 2009).

 a) Sous-programme bétail/viande :

 Sur un disponible exploitable de 219 910 tonnes de viande à partir de la production de bovins et d’ovins et caprins uniquement, la production au titre des abattages contrôlés en 2009 était de 43 421 tonnes soit 20 % de ce disponible. Exprimé en nombre de têtes le disponible exploitable pour les bovins est de 978 603 têtes sur lequel le nombre exploité pour l’abattage n’est que de 273 176 têtes et pour l’exportation 144 412 têtes, ce qui représente un total de 417 588 tête soit 42 % du disponible. Aussi, il existe une marge d’accroissement de la production intérieure pour la satisfaction des besoins de consommation et pour l’exportation.

En dépit de ce potentiel fort intéressant, la filière bétail/viande fait face à des contraintes qui entravent la satisfaction des besoins de la population et la capacité à exporter de façon durable vers les marchés traditionnels et/ou émergents au niveau sous-régional. Parmi ces contraintes on peut retenir en priorité :

- La faiblesse des capacités des acteurs tant étatiques que privés

L’essentiel de l’alimentation du bétail est constitué par les pâturages naturels dont la production est liée aux

aléas climatiques et qui sont sujets à la dégradation par l’homme (feux de brousse, occupation par les champs

de culture) et la nature (érosions éolienne, hydrique) ;

·La faible diffusion des cultures fourragères et la capacité limitée de production d’aliments pour bétail (sous-produits agricole et agro-industrielle) ;

·L’insuffisance des points d’eau qui limite l’exploitation des pâturages naturels ;

·La faiblesse des investissements productifs (points d’eau pastoraux aménagés et équipés), infrastructures de

santé animale (parcs de vaccination), et de transformation (abattoirs et aires d’abattage, tanneries et séchoirs),

de commercialisation (marchés à bétail), et de transport (viande et bétail).

·La faible diffusion des acquis de la recherche notamment en matière d’amélioration génétique des animaux et

des cultures fourragères ;

·Les difficultés de mise en œuvre de la réglementation et de la législation en matière de protection du bétail et

de sécurité sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale, et de mouvement du bétail (Charte pastorale,

Code des collectivités, LOA) ;

·Les faiblesses du suivi et évaluation d’impact et des mécanismes de communication ;

 b) Sous-programme lait et produits laitiers

Le potentiel de production laitière est estimé en 2009 à 1 944 202 000 litres de lait pour les espèces bovines, ovines, caprines et camelines. Le disponible en lait pour la consommation (toutes espèces confondues) est estimé à 625 000 000 litres par an pour la même année, du fait des difficultés liées entre autres à la collecte du lait.

Ce potentiel pourrait être accru à travers les activités suivantes : i)Améliorer les conditions d’élevage, ii) Améliorer les conditions et moyens de collecte, iii) Améliorer la performance génétique des laitières pour faire face à la satisfaction de la population en lait.

La consommation de lait par la population est de 10 litres par an et par habitant alors que les normes FAO recommandent 62 litres/an/habitant. Il est à noter de même la valeur des importations de lait et produits laitiers estimée à plus de 15 milliards de FCFA par an et liée à la nécessité de faire face aux besoins sans cesse croissant de la population. L’objectif actuellement visé est d’atteindre une consommation annuelle de 40 litres de lait par habitant. De ce fait, il sera nécessaire d’améliorer la collecte et la transformation de la totalité du potentiel laitier. L’augmentation de la production laitière et du disponible laitier pour la consommation passera par l’amélioration de la production et de la productivité de nos animaux sur la base de la création des conditions propices et la levée des contraintes rencontrées. Parmi ces contraintes il est à noter que la plupart recoupent celles relevées au titre de la filière bétail/viande. Plus spécifiquement par rapport à la filière lait il est à retenir entres autres :

·le faible potentiel génétique des laitières dont la production moyenne pour les bovins est de 1-1,5 litres, pour

les camelins de 4litre et pour les petits ruminants de 0,5-0,9 litres ;

·les difficultés de collecte, de transport, de conservation, de transformation et de commercialisation du lait ;

·l’insuffisante maîtrise des circuits de commercialisation ;

·la faible maîtrise des techniques améliorées d’hygiène de la production et de sécurité sanitaire du lait ;

·le manque d’infrastructures d’appui à la production et à la commercialisation adaptées ;

·la non application de la politique et de la réglementation laitière ;

 Le présent programme entend contribuer ainsi à lever les contraintes principales de la filière bétail/viande et de la filière lait afin de valoriser le potentiel existant et d’améliorer leurs contributions à l’économie nationale, aux revenus des producteurs et à la réduction de la pauvreté.

Les composantes du programme d’investissement pour la filière bétail/viande et la filière lait sont inspirées du cadre du PNISA, et sont sous-tendues par les politiques et stratégies existantes notamment la Loi d’Orientation Agricole (LOA), le Schéma Directeur du Secteur du Développement Rural, le Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la pauvreté, et la politique nationale de développement de l’élevage. Le programme prendra en compte les projets et programmes d’élevage en cours.

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