Culture du coton : LE GRAND DEFI DE LA CAMPAGNE A VENIR
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- Publié le mercredi 18 mai 2016 11:20
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Face aux frondeurs qui s’inscrivent en marge de l’élan général, le ministre Denon a souligné le caractère stratégique de cette culture pour l’Etat qui déploie des moyens matériels et financiers conséquents pour la soutenir
Le ministre de l’Agriculture Kassoum Denon a achevé lundi sa visite de terrain en zones cotonnières par la Filiale Nord-Est SA de Koutiala qui encadre les paysans des cercles de Koutiala, San, Bla, Yorosso et Tominian. Elle comprend 68.000 exploitations agricoles, 6 unités industrielles d’égrenage, dont 4 à Koutiala, un à Kimparana et un à Karangana. Pendant la campagne agricole 2015-2016, la Filiale Nord-Est a récolté 162.418 tonnes de coton graine, remplissant ainsi 95% des prévisions. La Filiale a déboursé 39 milliards Fcfa pour l’achat du coton graine aux producteurs et ces derniers se sont endettés à hauteur de 19 milliards Fcfa en crédits de campagne qui ont été remboursés à 99,57%. La zone a aussi produit 815.000 tonnes de céréales sèches au cours de la dernière campagne agricole. Elle prévoit de mettre la barre de la production cotonnière à 246.000 tonnes et celle des céréales sèches à 880.000 tonnes pour la campagne agricole 2016-2017.
Tous ces résultats obtenus attestent de la place prépondérante de l’agriculture, et particulièrement du coton, dans la Filiale. Koutiala est ainsi surnommé la capitale de l’or blanc. Un titre qui n’est pas usurpé tant la zone se révèle être un bastion majeur de la production cotonnière. Sikasso, qui est la Filiale voisine, a fixé une prévision de production cotonnière de 277.400 tonnes. Ces deux zones totalisent plus de la moitié de la prévision cotonnière nationale, à savoir 650.000 tonnes pour la campagne agricole 2016-2017. Aussi bien à Sikasso qu’à Koutiala, les paysans rencontrés par le ministre ont pris l’engagement d’atteindre, voire de dépasser les objectifs de production.
Le point noir dans ce tableau est que Koutiala est le bastion d’une fronde menée depuis presque un an et demi, selon les propos tenus par son principal meneur,Gaoussou Sanogo. Leurs revendications portent essentiellement, selon ses partisans et lui, sur la violation des textes de l’OHADA qui consacrent le renouvellement des instances des sociétés coopératives. Il a cependant reconnu que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita les avait écoutés et que des négociations sont en cours avec le département de tutelle.
CONTRÔLE DE QUALITE DIVERSIFIE. Gaoussou Sanogo qui ne semble pas fléchir sa posture, estime de son bon droit de mettre encore la pression pour que le processus de renouvellement des instances des sociétés coopératives de producteurs de coton soit conforme aux textes de l’OHADA. Le ministre Denon l’a appelé à la modération et à attendre la suite des négociations engagées. Sur son refus de cultiver du coton cette année, le ministre Denon lui a rappelé que la culture du coton est non négociable et que cette spéculation est hautement stratégique pour l’Etat qui met des moyens matériels et financiers conséquents pour sa promotion. En retour, cette fibre vendue essentiellement sur le marché international, génère des revenus subséquents pour le Trésor public, a expliqué Kassoum Denon. « Mettez le coton au-dessus des contingences personnelles et de vos égos, considérez que le coton a la même valeur que le drapeau national qui mérite respect et considération », a asséné le ministre à l’adresse des frondeurs.
Il a saisi l’occasion pour rappeler que la CMDT a lancé des appels d’offres internationaux pour contrôler la qualité des engrais achetés. C’est ainsi que des laboratoires français, hollandais, russe et nigérian se sont portés candidats pour vérifier la qualité de ces produits. Mieux, la direction générale de l’Institut d’économie rurale (IER), par l’entremise de son laboratoire basé à Sotuba, a également procédé à des analyses de qualité, dont les résultats sont déjà disponibles, a révélé le ministre de l’Agriculture.
Bakary Togola, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et de la Confédération nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (CNSCPC), a salué ces multiples efforts déployés en faveur du monde rural en général et en direction des cotonculteurs en particulier. Il a ainsi révélé que tous les responsables des chambres consulaires,de la base au sommet, ont été priés de manifester leurs adhésions par des rendements élevés et des productions en hausse. Des quotas ont été fixés à chaque niveau de responsabilité, a précisé Bakary Togola expliquant que c’est « notre manière de manifester notre gratitude au chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita pour les efforts déployés en notre faveur ».
Tirant les enseignements de cette première étape en zones cotonnières, le ministre de l’Agriculture a rappelé que cultiver le coton doit être un devoir patriotique pour chaque cotonculteur. Il a présenté ce geste comme leur contribution à l’effort national de construction du pays. Kassoum Denon s’est réjoui du fait que les paysans se sont engagés à l’unisson à cultiver le coton. « Je repasserai dans toutes ces zones au cours de l’hivernage pour vérifier et m’enquérir des difficultés rencontrées, Si Dieu le veut », a-t-il promis.
M. COULIBALY