Rappel des principaux axes stratégiques de la Stratégie Nationale de Mécanisation Agricole (SNMA)

La politique de Mécanisation Agricole est définie par la Loi d’Orientation Agricole dans ses Articles 134  et 135 du Chapitre  VIII qui stipule que :

 La Politique de Mécanisation Agricole vise l’amélioration de la production et de la productivité Agricoles. L’Etat facilite l’accès à la traction animale et à la motorisation du plus grand nombre d’exploitants Agricoles, notamment les jeunes et les femmes.

L’approvisionnement des exploitants Agricoles en équipements Agricoles est amélioré notamment à travers la promotion des unités artisanales et industrielles de fabrication nationale existantes, et l’appui à la création de nouvelles unités.

 Les matières premières entrant dans le cadre de la fabrication d’équipements par les unités production nationale bénéficient de mesures fiscales favorables à l’importation.

Les équipements Agricoles industriels produits localement ou importés sont expérimentés et autorisés avant leur mise en exploitation conformément à la réglementation

Ainsi, la stratégie de mécanisation agricole doit œuvrer pour obtenir la situation suivante :

Un paysan suffisamment équipé, pour générer, d’une manière durable, un revenu lui permettant d’investir dans divers domaines dont les facteurs de productions et plus particulièrement les équipements agricoles. Pour cela, il doit disposer du savoir-faire nécessaire, avoir les équipements requis et de qualité et opérer dans des conditions physiques, climatiques et de marché favorables.

Un secteur privé dynamiquequi soit en mesure d’offrir aux paysans les équipements nécessaires ainsi que le service adéquat et d’une manière durable. Pour cela, il  doit disposer de la qualification nécessaire pour assurer un travail de qualité, être doté de moyens essentiels et opérer dans un environnement de compétition où ses différentes activités pourront devenir rentables sans souffrir d’une concurrence déloyale

Un Etat en mesure de créer un environnement institutionnel et économique favorable au développement de la mécanisation agricole. Pour cela, il doit promouvoir le secteur privé, à travers la formation et le renforcement des capacités d'intervention en vue d'améliorer l'offre des services au monde rural, avoir une vision claire sur la manière de parvenir à un accroissement du taux d’équipement des agriculteurs permettant une véritable amélioration de la sécurité alimentaire, des revenus des agriculteurs et de façon globale du niveau de vie du monde rural et créer un environnement favorable au développement de la mécanisation agricole, donner les orientations adéquates et soutenir leur mise en œuvre par des dispositions institutionnelles, des incitations et des moyens appropriés.

De façon générale, on remarque à travers les différentes politiques de développement du secteur rural, une volonté politique de promotion de la mécanisation agricole qui devrait se généraliser par le biais des entreprises privés et des associations d’exploitants agricoles. Mais le  développement durable de la mécanisation agricole doit être basé sur une vision cohérente   de l’Etat et la conjugaison des actions coordonnées  des opérateurs privés. L’adoption et la vulgarisation des  techniques mécanisées  doit être guidée selon le besoin et la demande des acteurs privés,  leur formation, la promotion de la recherche et la création d’un environnement national dans lequel se reflète la vision à long terme d’une mécanisation qui doit et pouvoir servir véritablement la productivité et les systèmes de production par zone agro-climatique

L’Equipement des Producteurs :

Au Mali, les principaux créneaux par lesquels les producteurs ruraux s’équipent sont :

-          initiative privée ;

-          initiative de l’Etat et ses démembrements (Offices, Projets et Programmes) à travers le crédit d’équipement

Le taux d’équipement moyen estimé  des exploitations agricoles  en matériel attelé est passé de 9% en 1960 à  47 %  en 2014 au niveau national pour 805.000 UPA.

 La répartition de ce taux de 47% selon les régions est de 4 % pour Kayes, 6 % pour Koulikoro et  le District de Bamako, 47 % pour Sikasso, 36 % pour Ségou, 4 % pour Mopti, 2,4 % pour Gao, 0,5 % pour Tombouctou  et 0,1% pour Kidal. Les taux les plus élevés correspondent aux zones de cultures de rente (coton et riz), où les revenus des exploitants agricoles sont nettement plus élevés par rapport à la moyenne nationale.

La promotion de la  mécanisation agricole est confrontée à des contraintes qui entravent son développement parmi lesquelles on peut citer :

  • le faible pouvoir d’achat des producteurs.
  • le coût élevé des intrants et équipements agricoles.
  • L’absence de services après vente adaptés

La pratique de cette mécanisation se caractérise à travers

-  La grande motorisation (2100Tracteurs et accessoires)

-  La petite motorisation ou motorisation intermédiaire (1328 Motoculteurs, 3211 Motopompes, 2640 Batteuses, 2355 Décortiqueuses 734 Moulins etc.)

-  Le matériel à traction animale (524959 Charrues, 162235 Multiculteurs ,973503 Charrettes, 119285 Semoirs, etc.)

- .L’outillage manuel (houes, pioches, faucilles, etc.)

Cette amélioration du taux d’équipement des Producteurs est du en grande partie

   -  aux opérations Team-9 des 400 tracteurs et accessoires ;

   - à la création de l’usine de tracteurs de samanko et de Sikasso ;

   - à l’initiative riz ;

   - au don iranien de 60 GMP et 22 autres GMP du Fonds Sotelma, etc

   - au projet d’agriculture et de transformation agroalimentaire du Team-9 ; etc

 Actions envisagées à court  moyen et long terme :

- L’amélioration de l’accès des Producteurs en équipement agricoles ;

-La dynamisation du secteur privé de la filière du machinisme agricole par la création de quelques unités de transformation des produits agricoles, et l’appui à l’émergence de Prestataires de services en matière de mécanisation agricole 

- Le renforcement des capacités des structures de l’Etat en charge de la mise en œuvre et du suivi  de la politique nationale de mécanisation agricole

Le Gouvernement a lancé plusieurs programmes de développement rural qui s'inscrivent dans les objectifs globaux de souveraineté alimentaire et de lutte contre la pauvreté au Mali. À cet effet, l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre d’un programme national de promotion de la mécanisation et de la motorisation agricole sont inscrits au Plan d’Action 2014-2018 du Ministère du Développement Rural afin  de porter le taux d’équipement des exploitations agricoles de 40 à 60%.

Par cette volonté de transformer l’agriculture, le Département entend pallier les contraintes fondamentales qui obstruent le développement rural au Mali. La vision nouvelle  est la promotion des Centres Ruraux de Prestation de travaux agricoles  en plus de l’équipement des producteurs individuels. Ces centres auront pour activités de fournir aux producteurs des différentes zones agricoles des services de labour, de semis, de traitement, de récolte et de post récolte avec des équipements adéquats acquis auprès du système bancaire.

Outre le renforcement du plateau technique agricole, le chômage est un des phénomènes les plus visibles au Mali. Ces centres seront de vrais créneaux d’insertion des jeunes diplômés sans emploi

 

 

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