CONTEXTE

Au Mali, le grand défi qui se pose au pays est sa capacité à maîtriser et à valoriser l’ensemble des ressources en eau dont il dispose en vue de soutenir  une sécurité alimentaire durable de sa population. Malgré le potentiel en terres irrigables (2,2 millions d’hectares dont 360 000 ha en bas-fonds)[1], les grands cours d’eau permanents et leurs affluents (les fleuves Niger et Sénégal), l’importance des ressources en eau non pérenne (15 milliards/m3) et des réserves importantes des eaux souterraines 2227milliards/m3, le pays reste confronté à d’énormes difficultés de sécurisation de production.

Depuis plusieurs décennies (surtout à partir des années 1970), le caractère aléatoire de la pluviométrie pose de sérieux problèmes de sécurisation de la production agricole ayant comme effets induits la dégradation et l’appauvrissement des sols et du couvert végétal.

A ce jour, les superficies irriguées sont de 325 430 ha et se trouvent concentrées principalement dans les vallées des fleuves Niger et Sénégal. Le type d’irrigation pratiquée est l’irrigation gravitaire (irrigation par submersion naturelle, submersion contrôlée, irrigation gravitaire avec ou sans pompage). Dans la Stratégie Nationale de Développement de I’ Irrigation (SNDI) on distingue quatre types de périmètres en fonction de la taille et du type d’irrigation à savoir : les grands périmètres en maîtrise totale de l’eau (113 490 ha), les petits périmètres en maîtrise totale de l’eau (34 153 ha), les grands périmètres en submersion contrôlée (170 542 ha) et les bas-fonds (7 245 ha). Les principales cultures concernées par l’irrigation sont le riz, la canne à sucre, le blé, les cultures maraîchères.

Ainsi, pour davantage renforcer le secteur agricole et le sous-secteur de l’irrigation de proximité, le Gouvernement de la République du Mali a sollicité et a obtenu une assistance technique du Gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne pour la formulation plus approfondie et la mise en œuvre d’un programme d’aménagement qui doit couvrir tout le pays. Cette requête du Gouvernement malien fait suite à une mission de supervision de la campagne agricole du Ministère de l’Agriculture (2005) dans certaines régions et plus précisément sur les aménagements hydro-agricoles réalisés par la Coopération Allemande au plateau dogon. Le Programme d’Appui au Sous Secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP) est ainsi née et son objectif est l’élaboration et la mise en œuvre du Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP). Le PNIP est donc une volonté politique réelle du Gouvernement de la République du Mali pour répondre aux nombreuses sollicitations exprimées lors des journées paysannes.

Pour rappel, l’irrigation de proximité est « tout aménagement identifié et réalisé avec l’implication des communautés locales, visant à créer des zones de production agricole rentable, exploitables et gérables de façon durable par les bénéficiaires eux-mêmes ». Les aménagements considérés sont :

·       Les bas-fonds ;

·       les plaines inondables ;

·       Les mares ;

·       Les périmètres irrigués villageois ;

·       Les périmètres maraichers ;

·       Les Oueds et les oasis.

Suite aux différentes discussions entre les parties Malienne et Allemande, il est apparu la nécessité de la préparation d’un Programme d’Aménagement Prioritaire (PAP) sur la base des informations disponibles dans la base de données du Programme National de Petits Barrages et Bas-fonds (PNPBBF), la liste des projets non exécutés du deuxième groupage du volet périmètre irrigué villageois du Programme National d’Infrastructures Rurales (PNIR), les aménagements envisagés par le Programme Mali-Nord (PMN) et autres demandes provenant des Directions Régionales du Génie Rural (DRGR). Le PAP devrait être calé sur l’échéance du Programme Gouvernement d’Aménagement (PGA) étant qu’il est, au jour d’aujourd’hui, le seul programme Gouvernemental fédérateur de l’ensemble des interventions dans le domaine des aménagements hydro-agricole au Mali. L’objectif du PGA à terme est la réalisation d’aménagements hydro-agricoles sur l’ensemble du territoire de la république du Mali à hauteur de 103 000 ha d’ici l’horizon 2012.

 JUSTIFICATION

La justification du PAP s’inscrit de façon générale dans le cadre global de l’élaboration du Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP).

En effet, dans le cadre du Programme pour le Développement Economique et Social (PDES), il a été demandé au Gouvernement d’accorder la plus haute priorité à l’élaboration d’un programme d’irrigation de proximité pour promouvoir le développement économique du pays. Cette vision est soutenue par des dispositions dont le Mali bénéficie et les atouts de l’irrigation de proximité. Il s’agit de :

·L’existence d’un potentiel considérable pour l’agriculture irriguée qui peut être utilisé comme moteur de développement rural ;

·Le processus de décentralisation qui vise à faire des producteurs et des collectivités les principaux acteurs du développement à la base ;

·L’irrigation de proximité  peut constituer une réponse stratégique aux risques liés aux aléas climatiques auxquels le secteur agricole fait face actuellement ;

·L’irrigation de proximité constitue un complément important à l’agriculture irriguée dans les systèmes de grande irrigation de l’Office du Niger (ON) et autres ;

·L’irrigation de proximité permettra sans doute d’augmenter la production alimentaire ainsi que les revenus de la population rurale et par conséquent de créer une croissance réductrice de la pauvreté ;

·Il y a aussi une volonté affichée des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) pour accompagner le Mali. Plus particulièrement les expériences de la Coopération Allemandes (Programme Mali Nord et Programme de Réhabilitation des Barrages et Pistes-PRBP) en matière d’irrigation de proximité ont convaincus les autorités du Mali.

En plus, de ces atouts, des dispositions existent telles que les cadres législatifs et stratégiques adoptés et orientés vers la promotion d’une agriculture productive et durable. 

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